29/01/2012

Réunion en la cathédrale de la Canonica.

Synthèse des réunions précédentes

L'emballement périodique de l'actualité criminelle dans notre île, a failli émouvoir la classe politique, mais le silence a rapidement suivi ce mouvement d'humeur. Les corps sociaux organisés, n'ont pas fait mieux que de vociférer mollement quelques incantations, aussi bien pontifiantes qu'inutiles.

Devant ce vide révélé de notre société consumériste, quelques confrères, d'origines géographiques et sociales diverses, se sont posés la question : « Que devons-nous faire ? ».

Quelques réunions ont permis à chacun de s'exprimer librement. Le premier concept que nous avons développé, était de nous élever contre « la violence ». Mais très vite, nous avons pu nous rendre compte de la complexité de la formule ainsi que la vanité d'une démarche tendant à inverser cette spirale de mort. La violence provoque une réaction naturelle de rejet, et le crime de sang en est la forme la plus abjecte. Mais il est des violences plus sournoises, qui bien que moins spectaculaires n'en sont pas moins terribles. Vouloir, dès lors, organiser une manifestation contre la violence, contre les violences, semble complétement illusoire. En effet, quel serait l'impact d'une mobilisation massive des confrères lors d'une action démonstrative contre la violence ? Le quotidien reprendrait ses droits en attendant une nouvelle initiative ponctuelle qui n'aurait pas plus de résultat que la première.

Dans une deuxième approche, nous avons évoqué la vie, la vie par opposition à la violence qui engendre la mort. Au cours de notre passage terrestre, l'exemple que nous devons montrer en tant que confrères, se doit d'être un exemple « CHRETIEN », et les actions que nous devons engager se doivent d'être des actions « CHRETIENNES ».

Notre troisième étape s'appuie sur les écrits premiers des confréries de St Joseph et de St Charles de Bastia, sur la contribution de celle de a Serra ainsi que sur celles de toutes les confréries qui par leurs encouragements et leur présence régulière alimentent notre réflexion, et nous amène à une pensée plus globale sur notre société, et sur nous-mêmes. Ainsi naît dans nos esprits le concept de « Paix », de « Pace », de Paix de l'âme.

Proposition à venir – Messe et libre prise de parole

Dès lors qu'elle se place sous le signe de « La CROIX », la démarche Confraternelle, peut évidemment prendre autant de formes qu'il y a de confréries. En revanche, il est indispensable, voir vital pour être entendu, qu'une mise en commun des réflexions et des actions se fasse régulièrement.

Nous sommes tous persuadés que pour porter un message confraternel commun fort, dans une société malade, en perte de repères, nous devons être soudés par un lien chrétien fort.

La Sainte Messe (de missa = mission) qui rassemble le peuple de Dieu et qui donne pour « mission » à chacun d'entre nous de transmettre la « parole » apparaît comme le moment fédérateur essentiel avant toute forme d'action collective ou individuelle. Pour cette grand'messe, le lieu, l'église St Jean de Bastia et la date du 22 février, mercredi des Cendres, font l'unanimité. En effet, choisir le premier jour du carême pour délivrer un message de « Paix » permet de donner un thème de prière pour toute la période du carême. Les Pères Olive de Bastia, Jean-Marie de Lucciana et Chrétien de Borgo/Biguglia soutiennent l'idée née de notre travail commun. Et même s'il est difficile d'organiser une messe pour tous en un seul lieu, ils se félicitent de participer, dans une communauté de pensée, à ce mouvement confraternel collectif.

Vient ensuite le temps de la prise de parole libératoire que nous voulons mettre en place au sein de nos oratoires. Pour sa part, la confrérie St Charles organisera tous les vendredis de la période du carême en l'oratoire St Roch de Bastia, avant ou après le chemin de Croix, un temps de « libre parole ».

Pour être crédible et efficace et entretenir la petite flamme de l'espérance, la libre prise de parole, indispensable dans notre société démocratique, doit aussi se faire entre confrères et entre confréries. Les confréries qui ne peuvent pas seules structurer ce type de rencontre sont invitées à s'épauler mutuellement. Les confrères de St Charles sont prêts à se rendre disponibles pour participer avec vous à ces moments de parole.

Ce « programme » qui reste à affiner est approuvé par plusieurs prêtres et par de nombreuses confréries. Nous comptons sur le dynamisme de tous pour sensibiliser un nombre important de fidèles à notre humble démarche, et faire ainsi, de notre messe du mercredi des Cendres un temps chrétien fort de partage et de fraternité.

22/01/2012

Réunion en la cathédrale de la Canonica.

Comme convenu lors de notre dernière réunion confraternelle, nous nous sommes retrouvés en la cathédrale de la Canonica pour poursuivre et améliorer notre réflexion sur le thème désormais bien acquis par tous : « La Paix ».

Moins nombreux mais tout aussi motivés que lors de notre première rencontre, les confrères présents tiennent à continuer la démarche engagée, et, tout en s'appuyant sur les écrits précédents de Saint-Joseph et de Saint-Charles de Bastia, s'enrichir de participations nouvelles comme celle rédigée par la Confrérie di u Santissimu Crucifissu di a Serra, ou bien encore des productions plus récentes des Confréries de Santa Croce di Biguglia et de Santa Devota di Lucciana.

Il résulte de cette réunion la volonté d'inscrire notre action dans le temps, dans le temps divin, qui n'est pas celui de l'immédiateté ou de l'action tapageuse sans lendemain, mais celui de l'introspection sereine, de l'humilité retrouvée, de la force tranquille de l'espérance.

Volonté de parler de charité, de charité chrétienne, de carità.
Volonté de parler d'amour, de l'amour de son prochain.
Volonté aussi de transformer le vieux réflexe associatif, politique, social, souvent abrupt, en réflexion spirituelle, confraternelle, christocentrique beaucoup plus profonde, en se positionnant hors du temps historique angoissant, et en essayant de faire sien le temps de Dieu.
Et commencer petitement par libérer la parole autour du « vivre en paix ensemble » dans un lieu propice à la discussion libre et démocratique, dans un espace qui n'est ni laïque, ni ecclésial, mais dans un tiers-espace emprunt de temps divin, comme nos casazze, et nos oratoires.

Pour être constructive et libératoire, cette prise de parole de tous, chrétiens et non chrétiens, en confiance et en sérénité devra être ritualisée dans le respect du lieu.
Nos anciens l'avaient bien compris, et il n'y a aujourd'hui, rien à réinventer.
Il faut simplement se réapproprier notre culture confraternelle avant qu'il ne soit trop tard.
Et pour cela, penser, sans arrière-pensées, la « libre prise de parole » comme l'acte fondamental de cette réappropriation.

Les confrères présents considèrent que pour donner du sens à ce « riacquistu » de la parole, il est souhaitable de l'initier par une importante manifestation religieuse ou par un office glorieux.
La date du 22 février, premier jour du carême (mercredi des Cendres), a été retenue. Egalement proposée, l'organisation d'espaces de libre parole tous les vendredis de la période de carême avant ou après le chemin de croix (modalités et lieu à définir ensemble).

Ces propositions sont à confirmer, et pour ce faire, un comité de pilotage se réunira rapidement (heures et lieu à convenir ...).
La présence d'au moins un représentant par confrérie est souhaitable pour donner corps à ce projet qu'ensemble nous avons porté sur les fonds baptismaux.